L’Agglomération Saintes Grandes Rives déploie depuis plusieurs années un ambitieux projet de valorisation des aqueducs gallo-romains, thématique prioritaire du Schéma de Développement Touristique.
L’année 2025 marque une étape majeure de ce programme avec l’ouverture de la Maison des Aqueducs à Vénérand, ainsi que la mise en tourisme des vestiges situés à Fontcouverte et au Douhet.
Un site unique
dans l’Ouest de l’Europe
La Société d’Histoire et d’Archéologie de la Charente-Maritime a mené des fouilles sur le territoire dès 2003. Le travail a permis de mettre en valeur deux aqueducs gallo-romains uniques dans tout l’ouest de la France et classés depuis 2014 au titre des Monuments Historiques.
Edifiés sur notre territoire dès le 1er siècle avant Jésus-Christ, les deux aqueducs sont des témoins de l’époque gallo-romaine.
Remarquables par leur mode de construction, leur type de fonctionnement, leur conservation et leur architecture, ces monuments s’offrent au regard des passants, le long d’un tracé de 14 km partant de Saintes vers Le Douhet. Reflétant toute l’importance et l’étendue du patrimoine gallo-romain en Saintonge, ces repères archéologiques suscitent un intérêt particulier depuis plusieurs années.
Le premier aqueduc de Mediolanum aurait été construit dès la fin du 1er siècle avant Jésus-Christ -en même temps que l'aménagement de la voie Agrippa- à partir d'une source de captage située à la Font-Morillon, sur la commune de Fontcouverte (à 6 km à l'est de Saintes).
Cet aqueduc comprenait plusieurs ouvrages d'art importants, dont le pont des Arcs, le tunnel des neuf puits (qui en compte treize), le pont de Haumont, et à l'entrée de Saintes, un pont siphon.
Vers le milieu du 1er siècle après Jésus-Christ, un second aqueduc, long d'environ 15 km, voit le jour. Il permet alors de recevoir les eaux de deux sources, puis double en partie le premier aménagement et reprend la conduite antérieure.
Cette dernière est modifiée et élargie pour accroître le débit (environ 28 000 m3/jour).
Un projet global et multisites
de mise en tourisme
L’Agglomération de Saintes a conçu un projet d’ensemble pour préserver, restaurer et faire découvrir ces vestiges au grand public. Ce programme valorise les savoir-faire techniques des Gallo-Romains, tout en créant une dynamique touristique autour du patrimoine antique.
Trois sites emblématiques sont aménagés dans ce cadre, dont la Maison des Aqueducs à Vénérand. Des boucles de randonnées pédestres et cyclables sont également en cours de création pour relier ces sites entre eux et les intégrer au reste du patrimoine gallo-romain.
Les objectifs
Maison des Aqueducs Gallo Romain
Emblématique de l’aqueduc, ce site correspond à la source de captage la plus éloignée. Il a fait l’objet de fouilles archéologiques remarquables.
Travaux réalisés :
- Restauration des vestiges et création de systèmes de couverture
- Aménagement paysager, requalification du stationnement et du chemin d’accès
- Intégration d’emplacements PMR et sécurisation du site pour la visite
Situé sur le terrain de golf de Saintes, ce site en élévation attire de nombreux visiteurs. On y observe les vestiges d’un pont de 160 mètres.
Travaux réalisés :
- Consolidation des piles existantes et matérialisation des pieds des anciennes piles
- Valorisation des vestiges avec une couche sacrificielle
- Création d’une plateforme d’observation et aménagement d’une zone de stationnement
Accessible en permanence, ce site bien préservé accueille la Maison des Aqueducs. Il abrite aussi un ancien moulin du XVIIIe siècle, qui révèle des éléments de l’aqueduc antique.
Travaux réalisés :
- Aménagement du moulin et création de la Maison des Aqueducs : espace d’accueil, boutique, lieu d’interprétation modulable, reconstitution 3D
- Requalification du parking et des cheminements
La création de boucles de randonnées
Maison des Aqueducs Gallo Romain
Pour compléter le projet, plusieurs itinéraires de randonnées sont en cours de création. Reliant les différents sites entre eux et au chemin de Saint-Jacques de Compostelle, ces parcours offriront une nouvelle façon de découvrir le territoire.
Les visiteurs seront invités à suivre des circuits de 3 à 30 km, ponctués d’ouvrages et de vestiges mis en valeur. Ces itinéraires permettront de mieux comprendre l’ampleur du réseau hydraulique antique et son intégration dans le paysage.